Gabriel Fauré (1845-1924)
ou l’aube de l’impressionnisme musical

Gabriel Fauré (1845-1924) ou l’aube de l’impressionnisme musical
Conférence de M. Favre-Tissot-Bonvoisin

Nous plonger dans le sillage de Gabriel Fauré, suivre son itinéraire, c’est d’abord passer du dernier romantisme à la révélation des temps modernes.
Venu de son Ariège natale à Paris pour étudier la musique, il sera élève de l’école Niedermayer. Mais celui dont il retiendra l’enseignement avec le plus de respect et d’admiration sera Camille Saint-Saëns.
Évoluant avec aisance dans les cercles cultivés, Fauré gagnera l’amitié de Pauline Viardot, George Sand, Louis Blanc, Tourgueniev, Renan, Flaubert ainsi que, plus tardivement, l’admiration de Marcel Proust. Formé par l’étude des maîtres classiques, recueillant l’héritage du Romantisme, il parvient bientôt à trouver son propre style. C’est à partir de la « Ballade » pour piano & orchestre (achevée en 1881) que nous est révélée une ambiance inédite. Voilà l’apparition d’un « halo sonore » qui rend les contours moins précis, consacrant la naissance de l’impressionnisme musical.
Il est frappant de constater que ce mouvement va naître au moment même où Claude Monet et ses émules font naître l’impressionnisme pictural. Mélodies planantes, « vaporeuses », sonorités presque immatérielles vont, dès lors, envahir son écriture. On les retrouve dans ses mélodies, pièces pour piano, œuvres sacrées et de chambre (ses partitions orchestrales ou destinées à la scène étant plus rares mais loin d’être négligeables pour autant et nous ne pouvons les ignorer). Tous ces domaines qu’il affectionne lui permettent d’exprimer son intériorité comme sa délicatesse naturelle.
Un siècle après sa mort, l’art unique d’un esthète pudique se propose à notre attention : à nous de le découvrir.